Notre histoire
Mémoire vivante des diasporas : un héritage pour nos enfants
Je suis né au Liban, en 1986, en pleine guerre civile.
À l’âge de 4 ans, j’ai quitté mon pays avec ma famille. Comme tant d’autres, nous avons emporté presque rien… sinon des voix, des récits et la peur de l’oubli.
J’ai grandi dans ce fil fragile, porté par mes grands-parents, mes parents et ma grande tante.
Chacun, à sa manière, m’a transmis un morceau de mémoire : une langue parlée à la maison, un geste, une recette, un silence qui disait tout.
Ces instants simples, autour d’un café libanais, d’une table ou d’un rituel familial, ont ancré mes racines.
Aujourd’hui, mes grands-parents ne sont plus là.
Mes parents sont toujours présents, et pour mes filles de 8 et 13 ans, ils sont devenus Teta et Jeddo (papi et mamie).
Elles, pourtant, vivent pleinement ici. Le français est naturellement devenu leur langue quotidienne, tandis que celle de l’origine s’efface doucement en arrière-plan.
Avec elle s’estompent aussi des traditions, des valeurs, des recettes transmises à voix basse, des chants portés par les grandes divas, des vers de poètes et de philosophes qui guidaient autrefois nos pas.
C’est ainsi pour beaucoup d’enfants issus de la diaspora, surtout à la troisième génération : intégrés, enracinés dans leur présent, mais de plus en plus éloignés des voix qui portaient leur passé.
Alors une évidence s’est imposée : il faut agir, avant que ce tissu de mémoire ne se défasse.
C’est ainsi qu’est né SAWA : une mission pour préserver les voix, les anecdotes, les proverbes, les rires, les recettes et les langues d’origine, et les transmettre à toutes les générations, partout dans les diasporas.
Car une vérité demeure :
Quand on sait d’où l’on vient, on est libre d’écrire son avenir.